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Dominique Humbert 

Au besoin constant d’innovation, Dominique Humbert privilégie l’idée d’une continuité. Sa pratique doit être appréhendée par les formes et les couleurs qui y reviennent de façon cyclique. En particulier, les formes organiques qui évoquent la création du monde et contribuent à ce que son travail véhicule des idées d’universalité et d’intemporalité présentes dans le monde naturel. Dans son travail sont conjugués des éléments mis en tension : l’infiniment petit est souvent lié à l’infiniment grand de manière à reconfigurer notre place dans l’univers.  Dominique Humbert se confronte donc à la notion de continuité qu’elle malmène afin d’en mesurer les limites et la vitalité. A cet égard le choix de la laque, issue d’une tradition ininterrompue et plurimillénaire est déterminant. De même que le rythme infiniment lent du travail et la répétition quasi obsessionnelle du geste. 

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Il s’agit d’un travail sur les couches, les tranches de vie qui progressivement constituent un être. Dans cette démarche, la technique rejoint la composition, en ce sens que les différents niveaux sont perceptibles à l’œil nu sans que l’on puisse pour autant déterminer dans quel ordre ils sont intervenus. Il en résulte une homogénéité toujours problématique dans laquelle chaque étape constitutive est pourtant toujours lisible. Par ponçages plus ou moins appuyés, Dominique Humbert rejoint les pellicules initialement déposées, jouant avec les contrastes qu’offrent transparences et opacités de la matière. Les ponçages successifs intègrent dans l’image aboutie, des fragments du passé. Dominique Humbert introduit toute sortes de matériaux granuleux, fibreux ou tramés qui vont modifier le toucher et l’aspect. Elle propose dès lors une surface plus vivante et plus brute qui joue sur les trames apparentes, les incrustations, les griffures, la peau ridée du vernis et progressivement s’affranchit de la quête de la perfection du rendu communément associée à l’esthétique de la laque. 

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Paradoxalement cette démarche picturale qui violente la recherche de perfection produit une zone de confort, ouvre une fenêtre de sérénité. Visuellement, Dominique Humbert joue avec l’illusion de la profondeur sans recourir à la perspective. A cet égard elle fait se rencontrer la tradition orientale de la laque et l’usage occidental du glacis, spécifique à la peinture européenne dès la Renaissance. 

EXPOSITIONS

  • ​"Le monde en peinture" exposition collective (20 septembre 2019 - 4 novembre 2018)​

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